Littérature et poésie
Ma vie commença à l’Université… j’y ai connu la triple frustration de n’être ni riche, ni athlétique, ni brillant étudiant en vérité… je suis parti sans obtenir mon diplôme… après avoir été renvoyé dans mes foyers, je suis devenu une sorte de romantique égoïste… de ce côté du paradis la vie n’est pas simple… J’étais fragile et fondamentalement instable… je fréquentais des friponnes et des philosophes, le rap avait remplacé le jazz… dans la vie, il y avait les heureux et les damnés… Et puis, j’étais lancé sur ce champ de bataille… tous les malentendus à Nantes étaient des trop bien entendus… derrière le brillant des vitrines, je percevais l’ombre et le vide… putain de terre gaste… c’était la guerre en Irak… Alors que les Américains croyaient que le salut du monde dépendait du fait que soit adoptées partout les merveilleuses institutions de la démocratie américaine, on disait que jamais hommes n’avaient eu de si bons motifs pour tous les dégâts qu’ils avaient provoqués. Les politiciens américains sacrifièrent des populations au Moyen Orient mais chacun a une responsabilité individuelle… J’opérais dans ma vie une fuite en avant, j’avais besoin d’argent… J’étais devenu jardinier au consulat américain… Quels étaient mes mobiles ? L’amour ? J’étais entré il y avait quelques années dans le tunnel de la folie, allant de clinique en clinique jusqu’à l’incendie de mon appartement… Je m’étais fait de la neutralité une règle…Flashback, découverte d’un cadavre… dans la rue en rentrant chez moi la nuit… dans la nuit pourtant tendre… Alcoolisme, instabilité accrue… j’étais le dernier nabab de Nantes… pourtant, ma vie n’était faite que d’échecs et de frustrations… mais mes rêves étaient purs dans l’horreur et dans la gloire de l’expérience occidentale… le rêve américain transposé à Paris… la grande tradition… Un Nantais dans l’ambiance parisienne… Promenades dans le Paris souriant de l’entre-deux guerres, sifflotant en dévalant les Champs Elysées… Bruits de rues… Fleuves des taxis, klaxons… Une brasserie, des flonflons… Le Grand Palais en passant la Seine… Promenade à travers les quartiers de la rive Gauche… Arrêt à une terrasse de café… La fiancée restée au loin… Amère mélancolie, cafard, mal du pays… Un grand blues, conversation avec un compatriote breton… Puis Montmartre, magasin spécialisé de l’Avenue de la Grande Armée… Les Américains en contact avec le Nouveau continent… Je rencontrai un homme de Miami, un homme qui a fait fortune dans la vente des appareils sanitaires… Il éprouve tout à coup un dégoût pour l’argent, négligeant une affaire pour un demi-million… Il cherchait une femme dans l’aristocratie parisienne, il voulait que je lui présente une bretonne… Fiancée, mais issue d’un milieu fermé, traditionaliste, rempli de préjugés… La belle famille est en guerre contre l’Américain… Une guerre sourde qui l’amène à renoncer au mariage… Puis, il entre en possession d’un document sur un frère aîné handicapé, abandonné à la naissance, un document qui couvrirait de honte la belle famille… Tenté de s’en servir, il renonce à sa vengeance… Victoire morale sur ses ennemis…