Littérature et poésie
De l’Ecosse à la Bretagne
Les Pays de la Ligue Celtique
Avec leurs éternels rayons
Sur leur horizon reparait l’Aurore
Annonciatrice du Soleil perpétuel
Et bientôt on verra s’unir ses foules divisées
Dans le grand peuple
Saint-Malo est venu d’Irlande
Ou du Pays de Galles en terre d’Armorique
Il y a plus de mille ans
Il reçut de Dieu l’ordre de quitter son pays
Et de partir vers une région sauvage
Dont Dieu lui indiquerait peu à peu la direction
Cette région c’était la Bretagne
Et les Bretons sont des rois déchus
Hantés dans leur exil d’Armorique
Des souvenirs de leurs splendeurs perdues
Ce sont des aventuriers légendaires
Et l’amour du roi de Bretagne
Pour la reine d’Ecosse est voué au malheur
Car c’est non seulement l’antique rivalité des tribus
Qui se dresse entre eux
Mais désormais celle des religions
Entre catholiques et protestants
Quand Saint-Malo arriva en Bretagne
Dieu lui dit que telle était la contrée qui lui était destinée
A lui et à sa descendance
Il a été retiré par Dieu d’une région chrétienne polythéiste
Pour devenir le gardien de la révélation chrétienne
A cette époque, tout l’univers connu
Avait basculé dans l’idolâtrie
Et la Cornwall et la Bretagne n’échappaient pas
A la perversion générale
Les familles celtiques pourtant ne sont pas misérables
Et on fait en Keltia souvent de brillantes études
Aujourd’hui on sait que la vérité de la religion chrétienne
Est dans la divinité de Jésus-Christ
Encore faut-il se connaître soi-même
Pour prétendre à vivre l’Apocalypse
Car les Philistins ont envahi la Jérusalem céleste
Mais Saint-Malo s’y implanta en étranger
Et la pureté de sa foi fut préservée des contacts
Avec les moeurs et les croyances des indigènes
Elle devait même s’y opposer
Mais la Bretagne devint une grande famille chrétienne
Et depuis les Celtes sont en réaction perpétuelle
Contre le milieu corrupteur
Les Bretons sont en France ?
Alors ils sont étrangers et esclaves en France
Saint-Malo fut l’homme choisi par Dieu
Pour préserver le dépôt sacré de la foi
L’homme béni de Dieu
Il est le Nouvel Adam, le Nouveau Messie
C’est le Père de la Multitude
L’homme de foi
Pour une aventure sans espoir
Il faut puiser l’espoir dans la foi
Alors Saint-Malo
Contre tout espoir, il crut en l’espérance
Et c’est ça qui lui permit de s’arracher au milieu coutumier
Car la foi en Dieu est capable de soulever des montagnes
Il eut la folie d’être l’aventurier de Dieu
Et sa vie nomade le contraignit
A un isolement qui devint vite solitude intérieure
Seul avec sa fidélité à un Dieu unique
Seul avec le poids d’extraordinaires promesses
Il est l’ami de Dieu qui lui parle, le guide, le réconforte et l’éprouve
Sa foi fut victorieuse devant l’absurdité et le mystère de l’existence
C’est scandaleux une sagesse seulement limitée à la terre
Obéir c’est sacrifier sa descendance
Même le Diable s’est ému de ce sacrifice
Depuis ce temps là
Les Bretons étaient en lutte contre les Francs
Et ces derniers en venaient à admirer leurs ennemis celtes
Quand Saint-Malo fut arrêté
Lors d’une escarmouche à Nantes
Dans sa prison il passa ses journées en silence
Il devait rejoindre la reine des Armoricains
Pour l’épouser malgré l’opposition de son père
A cette époque, une usurpatrice était sur le trône Armoricain
Et les druides critiquaient la complaisance
Des guerriers Bretons à son égard
Mais quand il s’avéra qu’Arthur avait échappé au massacre
Même si à l’époque il n’avait que 10 ans
Les guerriers Bretons mirent leur épée à son service
Saint-Malo prit la route de l’Armorique
Le sacrifice de sa descendance fut pour lui l’impensable
Le point où l’entendement se brise
La naissance des enfants
Etait le prodige qu’il ne cessait de scruter et d’admirer
Et de ne pas comprendre
Evangéliser la Bretagne ?
Il savait sa tâche vouée à l’échec
Mais aussi que seul l’échec peut-être édifiant
Si Saint-Malo a manqué dans sa vie au devoir paternel
C’était au nom d’un devoir supérieur
Dont le sens n’échappe à personne
Il marcha dans une solitude absolue
Se soumettant à une voix entendue de lui seul
Aux yeux des hommes il n’était qu’un fou
Un idolâtre, un meurtrier
Car ou bien l’homme est comme tel au-dessus du général
Et se trouve dans un rapport absolu avec l’absolu
Ou bien Saint-Malo est perdu
Mais à quoi l’évangélisateur de la Bretagne
Reconnut qu’il était l’exception qui confirme la règle ?
Pourquoi la loi morale pour lui est suspendue
Angoissé devant cette question
Saint-Malo a du lutter avec la tentation démoniaque
Et le voyage de l’Armorique dura trente ans
Trente ans durant lesquels il se mit en contradiction avec la vie
Mais il marchait d’un pas ferme et tranquille
Il sacrifia son désir
Un désir qui ne pouvait dès lors plus vieillir
Saint-Malo était devenu le chevalier de l’infini
Il alla au devant de son immortalité
Mais renonça au monde sans cesser de lui appartenir
Bientôt, on ne le différencierait plus d’un dieu
Et il vivrait son éternité dans un temps qui coïncide avec la vie
Du plus parfait bourgeois